OT-héro Marc-Eric: La façon dont l’ergothérapeute est apprécié dans le reste du monde, la Belgique peut en tirer des enseignements.
Quel est votre plus grand défi en tant que président de l’UPE ?
Mon plus grand défi personnel est de pouvoir dégager suffisamment de temps pour agir et participer au positionnement de l’ergothérapie dans le paysage politique et de santé dans les Régions Bruxelloise et Wallonne.
Ma fonction de président bénévole doit s’exercer en plus de mon métier d’enseignant en ergothérapie. De ce fait, j’ai dû développer l’art de la gymnastique des agendas.
Mon plus grand défi professionnel est d’anticiper l’évolution du secteur de la santé et donc du métier. Pour ce faire, je participe aux débats dans les organes consultatifs, aux réunions des associations du paysage de la santé et de la pratique libérale, bref je m’informe quotidiennement sur tout ce qui touche à l’ergothérapie.
Que voulez-vous atteindre ?
A l’UPE, nous voulons atteindre la vision d’une ergothérapie accessible pour tous qui soit reconnue et remboursée par les politiques de santé et de bien-être.
Heureusement, dernièrement, une injustice historique qui a voulu que de certains paramédicaux dont les ergothérapeutes ne soient pas présents dans le comité de l’assurance, vient de s’arrêter.
Pierre Seeuws, co-président de Ergothérapie Belgium ( UPE et EV) nous y représente.
Ce que nous voulons atteindre demain, c’est qu’une commission de convention pour les ergothérapeutes, comme c’est le cas pour d’autres professions de santé, voit le jour.
Cette reconnaissance légitime qui nous est actuellement refusée permettrait le subventionnement de l’UPE et donc de pouvoir la professionnaliser avec un bureau de salariés qui aurait les moyens de porter encore plus haut nos missions, visions et valeurs.
Y a-t-il des différences entre les ergothérapeutes de Wallonie et de Flandre ?
Oui et non, les ergothérapeutes de tous pays, de toutes régions se retrouvent en une même communauté, de mêmes paradigmes, de mêmes croyances,… Ce sont les politiques, qui par contre différentes, font que ce socle se développe et s’exprime différemment.
Pourquoi l’association professionnelle est-elle si importante ?
Sans association, un métier s’éteint !
L’association professionnelle fait donc vivre le métier en le défendant quand il est menacé, en suggérant/portant des développements quand il faut suivre les évolutions sociétales, en participant à la diffusion des savoirs de la profession, en positionnant l’ergothérapie auprès des autres intervenants de santé qui seront plus enclin à collaborer,…
Quel pays est un exemple pour l’ergothérapie et pourquoi ?
Cette question peut être vue sous deux aspects : La pratique ou la politique ?
Pour la pratique, j’aime l’innovation et la « force de frappe » des USA (et aussi de leurs petits frères canadiens) et pour la politique, j’aime bien l’approche Suisse.
Pensez-vous que la profession est sous-évaluée ?
Dans le monde, pas spécialement. En Belgique, pays du surréalisme, oui, oui et oui.
Et c’est pour moi, en effet, surréaliste de voir le peu de reconnaissance porté sur notre métier. Cependant, cette période Covid a mis en avant l’importance de deux concepts qui nous sont chers : la qualité de vie et l’équilibre occupationnel. Je ne doute pas qu’à l’avenir la qualité du travail des ergothérapeutes belges sera encore plus visible et participera à rendre notre métier incontournable.
Qu’est-ce qui vous plaît le plus dans cette profession ?
Ce que j’affectionne, c’est son aspect anti-routine. Chaque personne à accompagner est différente, avec son environnement, ses habitudes, … Et donc, jamais je n’accompagnerai deux personnes de la même façon.
C’est ça que j’aime, devoir créer et innover chaque fois.
Les ergothérapeutes sont créatifs. Ils organisent également des camps pour les enfants, etc. Tu aimes ça ?
Oui, c’est l’essence de notre métier. Les ergothérapeutes innovent et développent des plans d’accompagnement, des pratiques qui répondent aux besoins réels des personnes. Ils vont où on a besoin d’eux.
Quelle est l’importance des cours de recyclage pour les ergothérapeutes ?
La formation continue est non pas importante mais obligatoire. Nous nous devons, ergothérapeutes, pour le bien de nos bénéficiaires, d’être les plus performants et de leur offrir l’accompagnement le plus actualisé. D’ailleurs, avec la loi qualité, la formation continue des ergothérapeutes sera contrôlée dans les années à venir.
Quel bon conseil aimeriez-vous donner aux ergothérapeutes ?
D’être membre UPE et de continuer à être comme ils sont.
Que ne savons-nous pas encore sur Marc-Eric ?
Que c’est grâce à ma passion pour la poterie que j’ai connu l’ergothérapie. Et que d’une passion en est née une autre : mon métier 😉